Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
IFU
ILE
― 352 ―

dieux de la Grèce de la manière la plus cruelle : « car, dit Suétone, il commanda que l’on apportât de Grèce les images des dieux célèbres par leur culte et par leur art, entre lesquelles était celle de Jupiter Olympien, et il les fit décapiter pour y mettre sa tête (Suet., lib. iv, cap. 22). » Vous (lirez apparemment qu’il ne faut pas s’étonner que ces princes, qui étaient des tyrans, aient eu si peu de vénération pour les dieux ; qu’étant les oppresseurs de la liberté et de la religion, leur exemple ne prouve rien. Mais il est étrange que le sénat, les prêtres, les peuples ne se soient pas soulevés contre cette impiété. Vous les voyez tous se liguer contre la tyrannie de leurs rois et de leurs empereurs, les massacrer quand ils foulent aux pieds leurs privilèges ; ici au contraire ils demeurent tranquilles, lorsque l’on détruit leur religion, la chose du monde à laquelle les hommes sont le plus attachés. Mais choisissons un exemple décisif, c’est celui de César. Les armées navales de Sextus Pompée et les tempêtes ayant dissipé ses deux flottes, il s’écria : Je vaincrai, en dépit de Neptune ! et afin de montrer combien il méprisait les dieux, il jeta par terre l’image de ce dieu pendant la célébration des jeux circulaires où l’on portait en pompe les images des dieux pour les rendre témoins de cet honneur (Sueton., lib. ii, cap. 16). »

 
Illuminés allemands
Illuminés allemands.
 

Ifurinn, enfer des Gaulois. C’était une région sombre et terrible, inaccessible aux rayons du soleil, infectée d’insectes venimeux, de reptiles, de lions rugissants et de loups carnassiers. Les grands criminels étaient là enchaînés dans des cavernes encore plus horribles, plongés dans un étang plein de couleuvres et brûlés par les poisons qui distillaient sans cesse de la voûte. Les gens inutiles, ceux qui n’avaient fait ni bien ni mal, résidaient au milieu des vapeurs épaisses et pénétrantes, élevées au-dessus de ces hideuses prisons. Le plus grand supplice était un froid très-rigoureux.

Ignorance. Ceux qui enseignèrent que l’Océan était salé de peur qu’il ne se corrompît, et que les marées étaient faites pour conduire nos vaisseaux dans les ports, ne savaient sûrement pas que la Méditerranée a des ports et point de reflux. Voy. Erreurs, Merveilles, Prodiges, etc., etc.

Île fantôme. C’est l’île de Saint-Brandan, riche de sept belles cités, que beaucoup de voyageurs ont cru voir de loin, mais qu’ils n’ont jamais abordée, parce qu’elle disparaît à mesure que l’on croit s’en approcher. Ce n’est qu’un mirage.

Îles. Il y a, dans la Baltique, des îles rapprochées que les pêcheurs croient avoir été faites par des enchanteurs, qui voulaient s’en aller plus facilement d’un lieu à un autre, et qui établissaient ainsi des stations sur leur roule. C’est une