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ils se rapetissent au niveau des herbages ; mais lorsqu’ils courent dans les forêts, ils égalent en hauteurs les arbres les plus élevés. Leurs cris sont effroyables. Ils errent sans cesse autour des promeneurs, empruntent une voix qui leur est connue, et les égarent vers leurs cavernes, où ils prennent plaisir à les chatouiller jusqu’à la mort.

Lechies.


Lecoq, sorcier qui fut exécuté à Saumur, au seizième siècle, pour avoir composé des vénéfices et poisons contre les enfants. Le bruit courait dans ce temps-là que lui et d’autres sorciers ayant jeté leurs sorts diaboliques sur les lits de plume, il devait s’y engendrer certains serpents qui piqueraient et tueraient les bonnes gens endormis ; si bien qu’on n’osait plus se coucher. On attrapa Lecoq et on le brûla, après quoi on alla dormir[1], ce que vous pouvez faire aussi.

Ledoux (Mademoiselle), tireuse de cartes, dont on fit le procès à Paris le 14 juillet 1818. Elle fut condamnée à deux ans d’emprisonnement et à douze francs d’amende, pour avoir prescrit à une jeune demoiselle d’aller la nuit en pèlerinage au Calvaire du mont Valérien, près Paris, et d’y porter quatre queues de morue enveloppées dans quatre morceaux d’un drap coupé en quatre, afin de détacher, par ce moyen cabalistique, le cœur d’un jeune homme riche, de neuf veuves et demoiselles qui le poursuivaient en mariage[2].

Legendre (Gilbert-Charles), marquis de Saint-Aubin-sur-Loire, né à Paris en 1688, mort en 1746. On a de lui un Traité de l’opinion, ou Mémoires pour servir à l’histoire de l’esprit humain, Paris, 1733, 6 vol. in-12 ; ouvrage dont M. Salgues a tiré très-grand parti pour son livre des Erreurs et des préjugés répandus dans la société.

Légions. Il y a aux enfers six mille six cent soixante-six légions de démons. Chaque légion de l’enfer se compose de six mille six cent soixante-six diables, ce qui porte le nombre de tous ces démons à quarante-quatre millions quatre cent trente-cinq mille cinq cent cinquante-six, à la tête desquels se trouvent soixante-douze chefs, selon le calcul de Wierus. Mais d’autres doctes mieux informés élèvent bien plus haut le nombre des démons.

Leleu (Augustin), contrôleur des droits du duc de Chaulnes sur la chaîne de Piquigny, qui demeurait à Amiens, rue de l’Aventure, et dont la maison fut infestée de démons pendant quatorze ans. Après s’être plaint, il avait obtenu qu’on fît la bénédiction des chambres infestées ; ce qui força les diables à détaler[3].

Leloyer. Voy. Loyer(le).

Lemia, sorcière d’Athènes, qui fut punie du dernier supplice, au rapport de Démosthène, pour avoir enchanté, charmé et fait périr le bétail ; car dans cette république on avait établi une chambre de justice pour poursuivre les sorciers[4].

Lemnus ou Lemmens (Liévin), né en 1505 à Ziriczée en Zélande, médecin et théologien, publia un livre sur ce qu’il y a de vrai et de faux en astrologie, et un autre sur les merveilles occultes de la nature[5].

Lémures, génies malfaisants ou âmes des morts damnés qui ( selon les croyances superstitieuses) reviennent tourmenter les vivants, et dans la classe desquels il faut mettre les vampires. On prétend que le nom de Lémure est une corruption de Rémure, qui vient à son tour du nom de Rémus, tué par Romulus, fondateur de Rome ; car après sa mort les esprits malfaisants se répandirent dans Rome[6]. Voy. Lares, Larves, Spectres, Vampires, etc.

Lenglet-Dufresnoy (Nicolas), né à Beauvais en 1674 et mort en 1755. On lui doit :1° une Histoire de la philosophie hermétique, accompagnée d’un catalogue raisonné des écrivains de cette science, avec le véritable Philalète, revu sur les originaux, 1742, 3 vol. in-12 ; 2° un Traité historique et dogmatique sur les apparitions, visions et révélations particulières, avec des observations sur les dissertations du R. P. dom Calmet sur les apparitions et les revenants,

  1. Delancre, Incrédulité, etc., p. 268.
  2. M. Garinet, Histoire de la magie en France, p. 291.
  3. Lenglet-Dufresnoy, Dissertations sur les apparitions, t. III, p. 213.
  4. M. Garinet, Hist. de la magie en France, p. 44.
  5. De Astrologia liber unus, in quoobiter indicatur quid Ma veri, quid ficli falsique habeat, et quatenus arti sit habenda fides ; Anvers, 4 554, in-8o. — De occultis naturœ miraculis libri II ; Anvers, 4 559, in-12. Réimprimé chez Plantin en quatre livres ; Anvers, 1564.
  6. Leloyer, Histoire des spectres ou apparitions des esprits, ch. v.