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mourut, si l’on ne pouvait en venir à bout d’une autre manière, et s’il n’y avait que ce moyen de conjurer la mort de la femme Wakeman et la venue immédiate du jugement dernier. Quelques témoins ont déclaré que Mathews aurait dit qu’il consentait volontiers à faire le sacrifice de sa vie.

» Les prières se continuèrent encore pendant une heure. Sanford et sa femme visitèrent encore une fois Mathews ; Wooding et Sly étaient avec eux. À ce moment, Jackson cria du haut de l’escalier que si l’on n’emmenait pas Mathews l’esprit malin allait certainement tuer la femme Wakeman. Les quatre visiteurs quittèrent aussitôt la chambre, Sanford et sa femme remontant l’escalier pour prendre leurs effets, dans l’intention de redescendre pour ramener Mathews chez lui, Wooding et Sly entrant dans une chambre contiguë à celle où était resté Mathews.

» Il s’était à peine écoulé quelques minutes, quand on entendit en haut des cris et le bruit d’une lutte partant de la chambre du bas. Sanford, sa femme et mistress Davis se précipitèrent vers cette chambre, dont ils trouvèrent la porte fermée à l’intérieur ; ils tentèrent de l’enfoncer et ne purent y réussir. À ce moment Wooding et Sly ne furent vus par personne en dehors de cette chambre.

» Sanford partit de suite pour Hamden, résidence de la famille Mathews, et il revint le matin avec le fils de ce malheureux fanatique. Ils pénétrèrent dans la chambre, sans difficulté cette fois, ils y trouvèrent Mathews étendu, sur le parquet, le cou horriblement coupé, déchiqueté par cinq ou six blessures béantes, et le ventre percé de douze autres blessures qui paraissaient avoir été faites avec une fourchette qu’on retrouva sur la table. Une large mare de sang couvrait le milieu de la chambre, dont la porte principale était encore fermée à l’aide de coins de bois placés dans le loquet.

» La police fut immédiatement avertie, et tous les habitants de cette funeste maison furent arrêtés.

» Voici le résumé des aveux qui ont été faits par Sly devant le jury d’enquête.

» Il a commencé par déclarer qu’il était seul coupable du meurtre de Mathews. Cependant, vers la fin de ses déclarations, il a semblé désigner Jackson et miss Hersey comme l’ayant assisté et s’étant rendus ses complices.

» Il raconte que sa sœur, la femme Wakeman, souffrait tellement de l’esprit ou du pouvoir qui était en Mathews, qu’il a pensé, lui, qu’il y avait quelque chose à faire pour l’en délivrer. À cet égard, il s’est consulté avec Jackson sur l’effet probable que produirait sur Mathews, un bâton de coudrier, et il s’en était procuré un depuis quelques jours, dans la prévision qu’une opération de ce genre deviendrait nécessaire. Il pensait dissiper l’enchantement en combinant ce moyen avec une infusion d’écorce de coudrier et d’aune dans du thé. Le bâton qu’il s’est procuré a un pouce de diamètre et un pied et demi de longueur. Il l’avait placé dans la chambre voisine de celle où était Mathews. Jackson et miss Hersey étaient là quand il est venu prendre cette arme.

» Quand il a compris que Sanford et sa femme se disposaient à emmener Mathews, il est rentré dans la chambre, dont il a fermé la porte. Il s’est approché de Mathews, qui avait toujours les yeux bandés et les mains liées, et lui a porté sur la tempe droite un coup de bâton si violent qu’il l’a renversé de sa chaise sur le parquet. Il a continué à le frapper ; puis, tirant son couteau de sa poche, il lui a fait les blessures du cou. Mathews a crié, mais il n’a pas prononcé une parole après le premier coup porté. Sly, prenant alors la fourchette dont il a été parlé, lui a fait ensuite les blessures constatées au ventre. Il dit qu’il n’avait d’abord l’intention d’user que de son bâton, mais qu’ensuite il a été poussé par une influence qu’il ignore à se servir de son couteau et de la fourchette.

» Il est resté là, renfermé pendant une demi-heure, après laquelle il est rentré dans l’autre chambre, où était miss Hersey ; il tenait d’une main son bâton sanglant, et une lumière de l’autre main. C’est devant elle qu’il a lavé ses mains et qu’il a arraché et brûlé les manches de sa chemise, qui étaient ensanglantées. Il a ensuite brisé en trois morceaux le bâton dont il s’était servi et il a jeté ces morceaux, avec son couteau, dans les lieux d’aisances. »

Nous ne savons pas quel jugement a couronné cette procédure.

Walhalla, Paradis des guerriers chez les anciens Scandinaves. Pour y entrer, il fallait être mort en combattant. On y buvait de la bière forte dans une coupe qui ne se vidait jamais. On y mangeait des grillades d’un sanglier vivant, qui se prêtait à la chose et qui était toujours entier.

Walkiries, fées des Scandinaves. Elles ont, comme la mythologie dont elles dépendent, un caractère très-sauvage. Voy. Vade.

Wall, grand et puissant duc du sombre empire ; il a la forme d’un dromadaire haut et terrible ; s’il prend figure humaine, il parle Égyptien ; il connaît le présent, le passé et l’avenir ; il était de l’ordre des puissances. Trente-six légions sont sous ses ordres.

Walter. Jacques Ier, roi d’Écosse, fut massacré de nuit, dans son lit, par son oncle Walter, que les historiens français ont appelé Gauthier, et qui voulait monter sur le trône. Mais ce traître reçut à Édimbourg le prix de son crime ; car il fut exposé sur un pilier, et là, devant tout le monde, on lui mit sur la tête une couronne de fer qu’on avait fait rougir dans un grand feu, avec cette inscription : Le roi des traîtres. Un astrologue lui avait promis qu’il serait couronné pu-