Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/728

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
ZIW
ZOD
— 720 —

l’empereur Charles IV, avec la princesse Sophie de Bavière, le beau-père, qui savait que son gendre prenait plaisir à des spectacles ridicules et à des enchantements, fit amener de Prague une charretée de magiciens. Le magicien de Venceslas, nommé Ziton, se présente pour faire assaut avec eux. Ayant la bouche fendue de part et d’autre jusqu’aux oreilles, il l’ouvre et dévore tout d’un coup le bouffon du duc de Bavière, avec tous ses habits, excepté ses souliers, qui étaient sales et qu’il cracha loin de lui. Ensuite, ne pouvant digérer un telle viande, il va se décharger dans une grande cuve pleine d’eau, rend son homme par le bas et défie ses rivaux de l’imiter.

Nos vieilles chroniques et nos contes de fées offrent encore des traits semblables. Ce même Ziton changeait quelquefois, dans des festins, les mains des conviés en pieds de bœuf, afin qu’ils ne pussent rien toucher des mets qu’on leur servait, de sorte qu’il avait loisir de prendre pour lui la meilleure part. Voyant un jour des gens à des fenêtres, attentifs à regarder un spectacle qui excitait leur curiosité, il leur fit venir au front de larges cornes de cerf, pour les empêcher de se retirer de ces fenêtres quand ils le voudraient.

Ziwick, dieu des Polonais avant leur conversion. Il présidait à la vie et à la mort.

Zizis. C’est le nom que donnent les juifs modernes à leurs phylactères.

Zoaphité. Voy. Monstres, à la fin.

Zodiaque. Les douze signes du zodiaque ont une influence diverse sur les horoscopes. Voy. Horoscopes et Astrologie.

 
Signes du zodiaque
Signes du zodiaque
Signes du zodiaque.
 

Les influences du firmament se trouvaient très-favorables, disent les astrologues, à la naissance de Louis XIV ; nous en avons le système généthliaque dans l’une des médailles qui appuient l’histoire de son fastueux règne ; l’Académie royale des inscriptions y a marqué (sans rien donner aux incertitudes de l’astrologie) la position précise des planètes au moment où Dieu accorda à la France ce monarque que ses grandes actions ont rendu si célèbre.

On voit autour de cette curieuse médaille les douze signes du zodiaque formant les douze maisons de ce système ; les sept planètes y paraissent dans les positions qu’elles occupaient alors ; le soleil occupe le milieu du ciel ; Mars, seigneur de l’ascendant, se trouve en réception avec Jupiter, le protecteur de la vie, et ce qu’on nomme la fortune majeure. Saturne, qui est hostile, se voit là placé dans les dignités (en argot d’astrologue), ce qui le rend moins maléfique ; la lune est en conjonction avec Vénus, et Mercure, dans son domicile de prédilection, à dix degrés du soleil, hors de combustion, éclairé par ses rayons, ce qui donne une supériorité de génie dans les plus difficiles et les plus importantes entreprises ; son carré avec Mars n’est pas capable de l’abaisser.

La naissance du roi était figurée dans le milieu de la médaille par un soleil levant, et le roi est placé dans le char de l’astre, avec cette légende : Ortus sotis gallici ; le lever du soleil de la France. L’exergue contient ces autres paroles : Septembris quinto, minutis 38, ante meridiem, 1638.

Ajoutons ici une remarque curieuse, c’est que les objets sur lesquels les augures exerçaient leur science se réduisaient à douze chefs, en l’honneur des douze signes du zodiaque : 1o l’entrée dans une maison des animaux domestiques ou sauvages ; 2o la rencontre subite de quelque animal sur le chemin ; 3o la foudre, l’incendie d’une maison ou de quelque autre objet ; 4o un rat qui rongeait des meubles, un loup qui emportait une brebis, un renard qui mangeait une poule, et tout événement de cette espèce ; 5o un bruit qu’on entendait dans la maison et que l’on croyait produit par quelque esprit follet ; 6o un oiseau qui tombait sur le chemin et se laissait prendre, un hibou qui chantait, une corneille qui criait, toutes circonstances qui étaient du