Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/391

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non liée ou en bottes ; souvent ’ces deux types de meules se trouvent réunis l’un à côté de l’autre, le cultivateur battant une meule de gerbes pour en retirer le grain et formant à côté une nouvelle meule, prismatique cette fois, avec la paille battue. Les meules prisma-

tiques sont plus faciles à con-

fectionner, mais comme elles

ne renferment ordinairement

que de la paille, elles sont gé-

néralement moins bien cons-

truites que les meules rondes.

Le petit cultivateur cependant

fait volontiers des meules car-

rées, même pour les céréales

non battues, parce qu’il n’a

pas toujours la quantité de

gerbes nécessaires pour établir

une meule tronconique ; dans

la grande culture, quand la

récolte doit être battue immédiatement, comme cela arrive dans beaucoup de régions, on a parfois aussi recours aux meules prismatiques. Les meules permanentes exigent de 2 500 à 5 000 ou 6 000 gerbes ordinaires pesant de 10 à 12 kilos ; les autres peuvent être faites avec un nombre quelconque.

Voici comment on procède ordinairement dans la confection des meules : sur un terrain sain, horizontal et autant que possiblesur une partie légèrement surélevée, afin que les eaux ne puissent pas y séjourner (dans le cas contraire, il est nécessaire de faire une rigole circulaire autour de la meule pour les en écarter), on trace sur le sol, au moyen d’un cordeau, un cercle représentant la base de la meule ; sur l’emplacement ainsi déterminé on fait un premier lit, appelé sous-trait, en matières sèches, ordinairement en fagots d’épines, d’ajoncs, de hêtre ou de tout autre bois, ou, à la rigueur, avec des bottes de paille. Ces fagots, qui peuvent servir plusieurs fois s’ils sont mis au sec après l’enlèvement des meules, sont placés en cercles en commençant par la périphérie, la tête vers le centre