Page:Jacques Roux à Marat.djvu/14

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tu sais que l’adresse que j’avais présentée à la Convention nationale, et dont je venois de faire une seconde lecture, avait été couverte d’applaudissemens, au point que l’impression et l’envoi aux sociétés affilliées en avait été ordonnée. Ainsi mon expulsion, à laquelle tu avais préludé par une lettre, n’a été que l’effet de l’intrigue et de la cabale ; elle est l’ouvrage des accapareurs dont j’ai dévoilé les crimes, des égoïstes dont j’ai blessé la cupidité et l’orgueuil, des faux patriotes qui n’aiment dans la république que la fortune et les honneurs qu’elle procure ; elle est l’ouvrage de ceux qui abandonnent la cause du peuple, et se battent en retraite, lorsqu’ils ont rempli leur porte-feuille.

Aussi quels moyens infâmes n’a-t-on pas employé pour me perdre dans l’opinion publique ? des hommes intéressés à étouffer les principes que j’avais exposés dans la fameuses adresse que j’avais présenté, il y avait peu de jours, à la Convention, vinrent en force au club des Cordeliers. On annonce une députation de douze membres, quarante personnes qui n’étoient pas de la société occupent les banquetes. Les mouchards de la police, des escrocs et des vendeurs d’argent, armés de massues et ivres pour la plupart, déliberent, votent, comme les membres du club des Cordeliers, qui étoient en très-petit nombre. Les tribunes en partie, dès trois heures de l’après-midi, étoient remplies de personnes vendues à la faction.

La séance est ouverte par la lecture d’une lettre de Marat qui demande l’expulsion de plusieurs membres. Un citoyen porte la parole au nom de la députation ; il annonce