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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/258

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Herbert gagna les combles où demeuraient les domestiques. Il entendit des bruits de voix, des rires, derrière une porte. Il l’enfonça d’un coup de pied, et vit sur un lit la petite May demi-nue, aux bras du grand laquais roux. Le noble lord croisa les bras et eut un ricanement de douleur. Il contempla ce spectacle, avec l’amère et sadique satisfaction qu’il y a à retrouver la destinée à votre hauteur et vous rattrapant une fois encore après vous avoir laissé croire qu’elle vous abandonnait au bonheur. Les deux coupables, tremblants, s’étaient levés. May se jeta aux pieds de son maître.

— Habillez-vous et suivez-moi, dit-il sans regarder le valet.

La bohémienne se rhabilla en silence et descendit humblement derrière Herbert Cornwallis.

Quand elle fut dans le salon où ils se tenaient toujours, elle se jeta de nouveau à ses pieds, en sanglotant. Elle croyait qu’il allait la tuer.

— Pardonnez-moi, disait-elle le visage couvert de larmes et ses cheveux répandus