Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/466

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170-199 inclusivement ». — Il n’y a rien d’écrit au verso des feuillets de l’envoi du 9 mars, pages 200-246. — Au verso du feuillet 247 (envoi du 16 mars, pages 247-272) : « 26 pages, 247-272 inclusivement. Après-demain à peu près autant. Attends ta lettre. » — Au verso du feuillet 273 (envoi du 18 mars) : « 13 pages, 273-285 inclusivement. Je pars demain pour Florence ; reviendrai dans dix jours. Adresse tes lettres toujours à Locarno. Quand pars-tu[1] ? Attends de tes nouvelles. J’embrasse Schwitz. Ton M. B. »

Je dirai plus loin la fin de l’histoire de ce manuscrit, dont les 138 premières pages seulement ont été publiées du vivant de l’auteur. Je veux ici emprunter encore aux notes du journal de Bakounine quelques lignes qui montrent dans quelle détresse matérielle il se trouvait durant cet hiver, après avoir épuisé, pour les dépenses de son voyage de Lyon et de Marseille, toutes les ressources que pouvaient lui procurer les emprunts auprès de ses amis de Berne et de Genève, ainsi qu’auprès de ses récentes connaissances de Locarno, le pharmacien Gavirali et Emilio Bellerio, qui l’avaient aussi aidé de leur bourse :


Janvier 2. Bourse vide. Donné à Antonie 5 fr. — 3. Sans argent. Emprunté à Marie[2] 45 fr. — 5. Donné à Antonie 20 fr. — 9. Donné à Antonie 3 fr. — 11. Pas d’argent. — 13. Pas d’argent. — 14. Pris chez Marie 40 fr. — 16. Reçu 200 fr. de Gambuzzi. — 18. Payé 60 fr. au charcutier, 17 fr. au [illisible]. — 19. Payé le boulanger 30 fr. ; reste bourse 67 fr. — 21. Reste bourse 53 fr. 70. — 24. En poche 20 fr. — 25. Point de thé[3]. — 28. Lettre à Mme Franzoni : demain sans doute réponse. (Quelle réponse ? Zéro ? 200 ? 300 ? 400 ? — 29. Reçu de Mme Franzoni 300 fr. — Paris capitulé le 28 ; Bourbaki entré en Suisse. — Payé à Nina[4] 25 fr. (reste dû jusqu’au 1er février 20 fr.) ; à Marie 40 fr. (reste dû 68 fr.); à Mme Pedrazzini 60 fr. (reste dû 208 fr. jusqu’au 4 février) ; à Bettoli 55 fr. (reste dû 25 fr.) ; pour le bois 41 fr. 50 ; en poche 88 fr.

Février 2. Payé à Nina encore 20 fr. ; reste dû à elle 3 fr. ; nouvelle femme, Margarita. — 11. Emprunté à Mme Pedrazzini 50 fr. 40[5]. — 17. Emprunté à Baptiste 31 fr. — 20. Reçu de Gambuzzi 110 fr. ; payé Baptiste ; thé 9 fr. ; papier etc., 2 fr. ; Nina 3 fr. ; Antonie 2 fr.,… en tout 54 fr.; reste 66 fr. — 22. Payé tout à Bettoli ; reste 32 fr.

Mars 2. Seulement 16 fr. dans la poche. — 6,5 fr. dans la poche : que faire ? s’adresser à Mme Franzoni ? — 7. Franzoni non. En tout 5 fr. — 8. Malade ; 5 fr. en tout. — 9. En poche 3 fr. 30. — 10. En poche 1 fr. 85. — 11. Reste 5 centimes. Demandé 20 fr. à Emilio ; m’apportera demain. — 12. Emilio m’apporte 20 fr. en papier italien. — 13 Point de réponse ni de Gambuzzi ni de Louguinine ; point d’argent. — 14. Point de lettres. — 15. Point de lettres. — 16. De

  1. Bakounine avait appris par moi l’intention que j’avais eue, le 21 février, de partir pour Paris avec F. Buisson, et l’ajournement de ce projet.
  2. Probablement Marie Orazio, une amie de Locarno, mentionnée plusieurs fois dans le calendrier-journal.
  3. Mme Bakounine écrit ce jour-là à un correspondant : « M. B. se trouve dans un état très accablé ; il dit : « Que faire ? je suis trop vieux pour commencer à gagner mon pain, il ne me reste pas beaucoup à vivre. » La question économique l’accable tellement qu’il perd toute son énergie et se tue moralement ; et tout cela après avoir sacrifié sa vie à la liberté et à l’humanité, oubliant soi-même. Ses frères sont restés toujours indifférents, inactifs, jusqu’au crime ; M. B. pense d’obliger ses frères à lui donner sa part de son héritage. » (Nettlau, Supplément inédit.)
  4. La femme de ménage.
  5. Mme Bakounine écrit le 12 février à un correspondant qu’il sera nécessaire qu’elle sollicite de ses sœurs 50 roubles par mois. (Ces 50 roubles furent envoyés en effet, à partir du mois d’avril 1871, pendant quelque temps.)