droit a ce titre, mais vraiment je me crois transporté au temps du bon Samaritain, entre Jérusalem et Jéricho, et je suis le voyageur secouru.
J’ai toujours aimé de faire des phrases dans ce genre qui, souvent, ce ne fut pas le cas, exaspérèrent les gens du commun. C’est ainsi qu’ayant un jour conseillé à un aubergiste de faire peindre sur son enseigne, à la place d’un cheval blanc, un âne qui traînât une voiturette pleine de coqs d’or, il entra dans une telle colère qu’il me fit appréhender et ecrouer sous l’inculpation d’ivresse… Ivresse Il est vrai, mais toute poétique et dont je jouissais bien, encore cette fois, en face de ce brave faucheur à qui ma sainte comparaison ne suggéra que cet aphorisme :
— Il y a des gens qui savent et des gens qui ne savent pas.
— Bienheureux les humbles d’esprit ! m’écriai-je — un peu exalté peut-être par un deuxième coup de vin — le Royaume du Ciel est pour vous, car vous leur ressemblez.
— Je ne sais point qui est humble ou non conclut le paysan, mais vous me paraissez