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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/114

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instruit et, puisque vous me trouvez humble, je vous crois.

Et sur ces mots il me quitta, remportant son panier et ses instruments agricoles.

Pour moi, pourquoi ne serais-je pas demeuré à faire la sieste dans cette charmille naturelle hantée du roitelet et du carabe ? Aussi, m’endormis-je.

Lorsque je m’éveillai vers quatre heures,

L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours,

comme dans la fable sur le héron, mais à la place de cet oiseau je vis, non moins maigre que lui, un élégant vieillard qui péchait à la ligne à quelques mètres de l’endroit où je me trouvais. Il portait la barbe assez rase et un lorgnon d’or chevauchait sur son long nez. Ses minces et brusques mouvements faisaient songer à ces insectes qui, à la surface des eaux, semblent tirer un lacet ; d’où, sans doute, leur surnom de « cordonniers ». Il se rapprocha, remontant pas à pas la rive et laissant planer son bras afin de mieux guider sur l’eau le flotteur tremblant. Lorsque le personnage fut devant moi :