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V


Et, comme aux jours de l’enfance, la voici à Lourdes avec bonne maman d’Anis, maman, tante Virginia et oncle Tom. Et comme alors, hélas ! je ne sais quel douloureux hasard, quelle gêne mystérieuse, quels élancements plus aigus à la hanche font qu’elle ne pourra suivre à pied la procession.

Le matin du grand pèlerinage ! Ces cœurs du ciel, les cloches, s’interpellent. Qui sait ? Peut-être, durant la nuit, ont-elles été Visitées par les anges guérisseurs et tiennent-elles des conciliabules. De son lit, Pomme d’Anis regarde le ciel de la montagne, et elle ne sait pourquoi ses yeux se mouillent de joie. Il lui semble voir, au delà de la terre, le reposoir du Paradis, un reposoir plus clair qu’une nuit