Et Pierre retenait dans son cœur cette caressante parole et il la repassait comme une leçon pour se la réciter lorsqu’il venait s’asseoir auprès de la fontaine et regarder les fleurs.
Il ne voyait Pentecôte guère qu’à la chapelle, à la messe ou, l’après-midi, aux bénédictions. Ces bénédictions étaient douces. L’un après l’autre, les convalescents ou les incurables un peu valides prenaient place dans les bancs qui n’étaient séparés des stalles des bonnes Sœurs que par la largeur des dalles laissées libres pour le passage. Les chaises étaient occupées par les personnes dévotes de la ville. On entendait tousser quelqu’un. À l’un des angles de l’autel de saint Joseph se tenait agenouillé un vieux tertiaire très charitable. On le sentait tout enveloppé de Dieu. Et là, sa jaquette râpée n’était point ridicule, et l’on s’imaginait sans effort son arrivée au Paradis, son attitude recueillie pour attendre saint Pierre, son front déjà dans l’auréole des cheveux blancs, ses pieds fermes comme les vérités de l’Église et à l’aise dans des souliers carrés. Depuis longtemps on l’attendait Là-haut. Et le Seigneur, faisant fête à cet