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Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/112

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contré parfois M. Fauchereuse, et la sympathie, d’ailleurs partagée, qu’il a éprouvée pour celui-ci lui a fait souvent regretter la rareté de leurs entrevues. Quant à Lia Fauchereuse, on la confie parfois au régisseur, quand il va en ville, pour qu’il la laisse en passant, jusqu’à son retour, chez les d’Ellébeuse. Parfois aussi, moins souvent, elle s’y rend accompagnée de son frère Roger.

Ce jeune homme n’est là que pendant les vacances. Il a fait son droit à Paris. Il est charmant et a du goût pour la poésie, ce qui le retient à la Capitale presque toute l’année.

Clara d’Ellébeuse rougit en l’apercevant. Il est en costume de chasse. Des cheveux bruns, assez longs, séparés sur le front et rejetés un peu en arrière, forment une volute autour de chaque oreille. Le profil est très fin. Les yeux noirs sont en même temps doux et vifs. Il est mince et grand. Le cou, entouré d’un foulard de soie blanche, jaillit, gracieux, des épaules étroites et tombantes.

… C’est la chasse qui aura fait qu’il est venu entendre la messe à Balansun, se dit Clara d’Ellébeuse.

À la sortie, on se retrouve. Roger salue. M. d’Ellébeuse lui tend la main :

— Comment allez-vous, Roger ? Quel bon vent vous amène ?