Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/130

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— En l’air, sur ma casquette ?

— Non, elle est trop jolie.

— Si, je le veux. Ce me sera un souvenir. Un… deux… trois… Ça y est !

Clara d’Ellébeuse est toute fière. Il y a des marques de plomb à l’étoffe.

— Mais c’est charmant ! Elle m’était un peu lourde, ma coiffure ! Vous m’avez rendu un réel service… Lia, pour faire ce travail à l’aiguille, eût mis certainement trois quarts d’heure…

Clara d’Ellébeuse rougit de joie. Elle vient de voir, dans les doigts de Roger, les fleurs qu’elle avait cueillies pour lui, et qu’elle avait jetées à terre.



Roger repartit le soir même, laissant dans le cœur de l’enfant une douceur pareille à la tombée dorée et blanche des après-midi de septembre. Le cœur de Clara d’Ellébeuse éclate comme un fruit. Elle se réfugie sous les charmilles. L’histoire du grand-oncle Joachim et de la fiancée Laure ne lui apparaît plus ni si dramatique, ni si funèbre. Elle y peut resonger avec calme.