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Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/146

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parenté robuste… Je n’ai jamais entendu dire que les d’Ellébeuse ni les d’Étanges aient eu des maladies nerveuses.

À ces mots, inconsciemment terribles, M. d’Ellébeuse se redresse.

— Mon cher Fauchereuse…, dit-il.

Et il se tait, arrête la terrible confidence.

— Cette enfant n’est que nerveuse, continue M. Fauchereuse… Je vous affirme que sa raison n’est point altérée.

Clara d’Ellébeuse suit un régime spécial. Il n’est pas de soin que n’ait pour elle un couvent dont elle a toujours été la chérie. Afin de ne la pas énerver davantage, l’aumônier la dispense de tous les exercices religieux… La messe, le dimanche, et c’est tout. Elle n’est pas tenue à la confession de quinzaine. Le vieux prêtre connaît l’âme de la jeune fille et sait quel exercice terrible peut être un examen de conscience dans cet état morbide.

Mais Clara d’Ellébeuse, d’abord soulagée de cette obligation, s’en inquiète ensuite :

Si je m’étais confessée, peut-être me fussé-je mal confessée. Est-ce que je ne suis pas aussi coupable d’intention, ne me confessant point ?

Et les tortures recommencent ou, plutôt, ne cessent point. Elle rêve souvent qu’elle est assise au bord du puits de la maison-fermée, que des