VII
Deux mois se passent de la sorte, et un nouveau deuil advient qui n’affecte guère Almaïde : la mort de son oncle frappé d’une congestion et trouvé, un matin, inanimé dans son lit.
Comme en rêve, troublée par ses terribles soucis, Almaïde assiste à ces obsèques sans prendre garde aux importuns dont la curiosité vient supputer la ruine prochaine du château des Aldudes. Seule au monde, que doit-elle faire ?…
Éléonore de Landelaye s’approche d’elle après la cérémonie :
— Chère Almaïde, lui dit-elle, que tu es à plaindre ? Ne crois point que nous ne pensions à toi souvent… Tu es sympathique à René ; il a songé à toi… Je sais combien causer de ces choses, en une telle circonstance, est délicat… Mais l’occasion est peut-être unique et pourrait ne plus se présenter… Dans le monde, te voilà seule, sans un bras auquel t’appuyer…
Almaïde commence à deviner ce que lui va con-