Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/203

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l’herbe qui est blanche… Il tombe. Il est tombé. Il est mort. Il est dans son lit, avec un berret marron sur les yeux. Oh ! Que ses baisers étaient chauds !

Elle s’écrie :

— Non… Je t’en supplie… Va-t’en… Je t’en supplie… Va-t’en… Laisse-moi tranquille.

M. d’Astin s’approche d’elles :

— Ma chère Éléonore… Voulez-vous nous laisser seuls un instant ?…

… Mon enfant, dit-il à Almaïde, que vous souffrez, n’est-ce pas ?

— Oh ! Oh ! oui, je souffre…

— Mon enfant, il vous faut un grand repos… Je vous en prie, confiez-vous à moi ? Vous habiterez quelque temps mon château. Nous serons seuls et rien ne vous y troublera… Je ne sais pourquoi, ma chérie, il me semble que c’est la volonté de vos chers parents qui parle en moi. Voulez-vous, dites, voulez-vous venir ?

— Oui, répond-elle doucement.

— Eh bien, il faut que vous quittiez ces lieux dès ce soir. J’enverrai ici mon intendant pour qu’il veille à ce que rien ne soit distrait. Reposez-vous un moment dans votre chambre. Nous partirons dans deux heures. Mon carrosse est là. Nous enverrons prendre, ces jours-ci, ce dont vous n’avez pas besoin immédiatement.