Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/62

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François s’assit auprès de Dieu, sur un banc qu’abritait un frêne qu’aimait un lierre. Et Dieu dit à François :

— Je sais ce qui t’amène. Il ne sera pas dit qu’ici un seul ait pu ne pas trouver son Paradis, fût-il ciron, fût-il lièvre. Va donc vers le Patte-usée, et demande-lui ce qu’il désire. Et quand il te l’aura dit, je le lui accorderai. S’il n’a point su mourir et renoncer avec les autres, c’est que, sans doute, son cœur est trop attaché à ma Terre bien-aimée. Car, ô François, comme cet Oreillard, j’aime la Terre d’un profond amour. J’aime la terre des hommes, des bêtes, des plantes et des pierres. Ô François, va retrouver Lièvre, et dis-lui que je suis son ami.