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Page:Jan - Dans la bruyère, 1891.djvu/118

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DANS LA BRUYÈRE


Oh ! tentantes à voir, si roses et si blanches,
Quand, par la lande en fleurs et par les sentiers verts,
Elles vont à la messe en robes des dimanches,
Leur petit bonnet de travers !

Oh ! douces à baiser, mignonnes, délicates,
Lorsque, se blottissant au fond du lit joyeux
Avec les mouvements câlins des jeunes chattes,
Elles ouvrent tout grands leurs yeux !

Le bleu des mers a mis la profondeur du rêve
Dans leur vague regard quelque part arrêté ;
Leur chant rythmique et doux semble un bruit de la grève
Pendant les belles nuits d’été.

À ces frêles enfants, à ces douces rêveuses
Que berça la rumeur des landes et des flots,
Il faut, pour les charmer, les grosses mains nerveuses
Et le front brun des matelots.