tient debout, les yeux ouverts et marche au milieu de la salle avec dignité : il s’arrête contre le mur, se baisse un peu, frappe avec ses doigts comme s’il percutait la poitrine d’une personne imaginaire ; il s’incline et couche son oreille sur cette personne. Il se relève et d’un ton doctoral se met à dire : « il va mieux aujourd’hui, mais il a encore une forte toux et de la température ; on entend des bruits crépitants, vous savez, comme du sel mis sur le feu ; il a mal aux reins, mal à la tête, toujours soif, quelques suffocations ; c’est bien la broncho-pneumonie, une inflammation du parenchyme du poumon. Écrivez : teinture de digitale 20 gouttes, des cachets de thiocol, pour lui cicatriser le poumon… » Il avance dans la salle et continue son manège et ses démonstrations. Cette fois, il s’agit d’un prétendu épileptique : « épilepsie idiopathique, messieurs… les circonvolutions du cerveau sont convexes, séparées par le conduit médullaire… il a de l’épilepsie double, la tonique et la clonique. Écrivez : KBr, LaBr, KI, aaa 5 grammes, sirop d’écorces d’oranges amères 30 grammes, eau, q.s. pour 300 grammes… », etc. Il continue ainsi pendant des heures. On voit qu’il joue le rôle d’un médecin d’hôpital qui fait la visite d’une salle, s’arrête devant chaque lit, dit quelques mots d’explication aux élèves et dicte l’ordonnance. Au bout d’un certain temps Vi… paraît fatigué, il parle plus lentement, il ferme les yeux, puis il a quelques secousses, il reprend ses occupations ordinaires ou sa lecture sans s’excuser de ce qui vient de se passer : si on lui en parle, il prétend qu’on se moque de lui cependant dans quelque temps la même crise va recommencer, il va se retrouver dans la même salle avec les mêmes malades qui n’ont aucunement changé, et il va répéter au même endroit les mêmes gestes et les mêmes paroles.
Enfin dans un autre groupe nous pourrions placer