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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/216

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du sommeil analogue aux aboulies des mouvements ou de l’attention.


2. - Les troubles de l’alimentation.


L’alimentation est une fonction très complexe qui contient dans ses parties les plus élevées des phénomènes psychologiques compliqués, comme le goût de certains aliments, la gourmandise, l’appétit, la faim, la recherche et la préhension des aliments et dans ses parties profondes des phénomènes physiologiques très élémentaires, comme la sécrétion des glandes ou l’assimilation. On a considéré un très grand nombre de maladies de l’alimentation comme des troubles névropathiques : naturellement les plus incontestables de ces troubles portent sur les parties supérieures et psychologiques de cette fonction et sur les instincts relatifs à l’alimentation.

Beaucoup de ces malades semblent ne plus gouverner leur appétit et ne peuvent plus résister à des appétits immodérés. Ils mangent énormément d’une manière gloutonne, et se plaignent de n’être jamais rassasiés, d’avoir toujours le besoin de manger davantage. Ce sont des phénomènes de polyphagie, de boulimie, qui se développent dans bien des circonstances morales différentes. Remarquons que ces sujets ont en même temps un perpétuel sentiment de faiblesse, de défaillance, et qu’ils se figurent trouver un réconfort et une excitation dans l’alimentation. Ce sont souvent des psychasténiques qui ont en même temps des phobies, qui ne peuvent traverser une place, parler à une personne, sans manger d’abord quelque chose et qui portent toujours avec eux des provisions de bouche indispensables.

À côté de l’alimentation excessive, il faut placer le besoin immodéré de boire, qu’on pourrait appeler la polydispsie.