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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/49

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général, si on considère l’obsession proprement dite, il n’y a pas de réalisation et nous sommes loin de la comédie que jouait la somnambule.

Retrouverons-nous davantage le développement représentatif et les hallucinations si caractéristiques des idées fixes hystériques? En apparence on les retrouve également : ces malades sentent des vers qui remuent dans leur ventre, des fluides qui les chatouillent, ils prétendent voir une foule de choses, et nous avons cité des hallucinations obscènes, des hallucinations criminelles, la vue du couteau à travers la face, l’hallucination d’un précipice auprès de soi, que l’on attribuait déjà à Pascal. Presque toujours il suffit d’insister un peu pour que le sujet reconnaisse l’exagération de ces paroles : « il sait bien qu’il n’a pas vu d’hostie par terre; c’était quelque chose de blanc, comme s’il en voyait une ». Il ne peut pas décrire son hallucination, il reste dans des termes vogues et finit par avouer qu’il cherche à la voir plus qu’il ne la voit. D’autre part, on peut remarquer que ces hallucinations sont d’un genre bien spécial : ce ne sont pas des objets qui sont vus en eux-mêmes et pour eux-mêmes, ce sont des images qui ont une signification par rapport à l’idée du patient, ce sont des symboles. Les quatre arbres du lycée entourés de chaînes sont le symbole de l’esclavage, comme le membre viril et l’hostie sont les symboles du sacrilège. Ce ne sont donc pas des images qui se développent automatiquement, parce qu’elles font partie intégrante de l’idée, ce sont des représentations que le sujet essaye d’y ajouter pour préciser son idée. D’un côté, ces hallucinations sont fort imparfaites, et le malade est bien loin de les prendre pour des objets réel; de l’autre, leur développement même, si faible qu’il soit, est la conséquence d’un effort d’attention du sujet et ne surgit pas spontanément, comme l’hallucination de l’hystérique.