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Page:Janin - L’Âne mort, 1842.djvu/116

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moment de triste humeur, parce que j’avais dansé avec Julie ; ne touchez pas à ce poignard dont le manche est ciselé avec tant de caprices, ce poignard défendait Louise que ne pouvait pas défendre sa vertu. Jenny, quand elle quitta la France pour l’Angleterre, où l’attendait un vieux mari, me laissa la fragile porcelaine où elle renfermait la blancheur et l’éclat de son teint : « Gardez cela, me dit-elle, je n’ai plus personne à tromper ! » Suzanne m’envoya sa ceinture le jour où elle sentit qu’elle était mère. — Telle était pourtant cette taille de guêpe ! Pour cette rose, tombée des blonds cheveux d’Augustine, deux jeunes gens de vingt ans se sont battus, et j’étais le témoin d’Ernest ; la rose est encore rougie de son sang, le pauvre enfant ! J’avais dit de Lucy la folle qu’elle avait le pied grand, le lendemain elle m’envoya cette pantoufle noire dans laquelle le pied de Cendrillon eût été mal à l’aise ; même je n’ai jamais pu avoir l’autre pantoufle ! O bonjour, bonjour à toi, mon honnête petit voile vert tout fané ! tu as bien recouvert le plus frais, le plus joli, le plus animé, le plus joyeux petit visage qui ait jamais souri à la jeunesse. Voici cette histoire : Madame de C.... me dit un jour (elle était malade) : Allez de ma part tout au haut du faubourg Saint-Honoré,