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LA SŒUR ROSE

ble, que votre interjection par Dieu ! n’est pas polie, s’adressant à ma personne. Il n’y a même pas si longtemps qu’à ce seul mot j’aurais été obligé de disparaître brutalement en laissant après moi une longue odeur de roussi. Les progrès du siècle et l’anéantissement de toute espèce de préjugé me dispensent heureusement de cette cérémonie. Bien plus, tu ferais le signe de la croix avec de l’eau bénite que mon devoir de diable bien élevé serait de n’y pas prendre garde. Cependant je t’avertis que la chose m’est peu agréable, par la raison toute simple qu’on n’aime pas à parler à des gens de mauvaise compagnie. Mais, pauvre fou ! quant à ce que tu dis de cette vie de fête et d’opulence, je te trouve bien insensé en vérité ! Si tu savais quelles misères cachent ces sourires, quelles vanités cachent ces velours, quels gémissements plaintifs ces sophas ont entendus ! Ce n’est pas à moi de te faire de la morale ; mais, si je voulais soulever un coin de cette draperie soyeuse