la Grève, hors des boutiques vagabondes ou stationnaires, sans patente, mais non pas sans aveu, vous rencontrez une race d’industriels toujours occupés, qui se croisent dans tous les sens et sans confusion : l’un, appuyé sur son échoppe d’un pied carré, sollicite pour un sou la faveur de rendre son lustre à votre chaussure délustrée ; l’autre, d’une voix enrouée, appelle votre caniche, qu’il veut tondre à toute force (le caniche épouvanté se presse contre son maître en aboyant) ; celui-ci vend des allumettes, celle-là des épingles ; ce vieillard gagne sa vie avec le sucre d’orge. Voyez cette large commère : elle porte sur son ventre l’attirail complet d’une cuisine toujours fumante ; le fourneau est allumé ; la graisse éclate dans la poële à frire, la friture se dessine sous toutes les formes ; l’air est embaumé à dix pas à la ronde ; la saucisse succulente, la pomme de terre dorée, la côtelette de porc frais, appétissantes friandises de la place de Grève ; que dis-je ? le
Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/159
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
152
LES PETITS