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MÉTIERS.

merlan délicat, la sole, le goujon, mets délectables d’une société plus choisie, appellent tour à tour l’appétit du passant ; la boucherie est à côté de la cuisine ; le poisson frais est suspendu sur les hanches de la cuisinière, destiné à remplacer le poisson frit. Il est une heure : le Parisien fait son second repas. Il a mangé une tasse de lait le matin ; à une heure il mangera pour quatre sous de pommes de terre ou d’autres fritures, enveloppées dans une feuille de papier imprimé. Tout en dînant au soleil appuyé contre le parapet du pont et en regardant un faiseur de tours, le Parisien peut lire de temps à autre les nouvelles de la politique et des arts dans la bienheureuse enveloppe de son dîner. Ainsi tous les plaisirs à la fois se réunissent à cette heure fortunée pour l’habitant de Paris : l’eau dans le fleuve, le soleil dans le ciel, l’oiseau du quai des Orfèvres qui chante, le bateleur qui joue, la friture qui frémit, les nouvelles politiques du journal de la veille. Il s’en faut encore de