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Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/111

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les mémoires

pereur de m’accorder un filet d’eau pour arroser les quatre sapins qui composaient mon domaine : mes vers étaient touchants, ma prière fut inutile. Je lui demandais un peu d’eau, il me donna moins que cela : il me nomma tribun honoraire, chevalier honoraire, père de famille honoraire. Les honneurs ne lui coûtaient rien à donner. À tous ces honneurs j’aurais préféré une robe neuve.

Ce même hiver, sans Parthénius, qui m’envoya une robe de laine, j’aurais été tout nu par la ville. Chère et belle robe ! plus blanche que l’ivoire, plus souple que l’aile de cygne, plus fine que les tapisseries de Babylone ! Je l’embrassais avec reconnaissance, je lui disais merci du fond de l’âme. Jamais un amant n’eut plus d’amour pour sa maîtresse que moi pour ma robe si chaude et si blanche. Hélas ! je me souviens encore de mon désespoir quand, après deux ans de service, malgré tous mes ménagements, cette belle robe fut usée. Je chantai ma peine aux échos