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les mémoires

C’étaient là mes plaisirs. Hélas ! dieux tout-puissants ! je n’aurais pas demandé d’autre vie, j’aurais été à bon marché un homme heureux et un poëte indépendant. Selon moi, un patrimoine héréditaire, un champ qui nourrit son maître, une vie assurée, point de procès, peu de clients, un esprit tranquille, le repos, la santé, la prudence, des amis qui sont nos égaux, des repas sans faste, des nuits sans soucis, une couche à la fois chaste et agréable, un sommeil qui dure autant que la nuit, attendre la mort sans la désirer ni la craindre, voilà le bonheur.

Je raconterai plus tard la seconde partie de ma vie poétique, quand Domitien fut mort. — Maintenant, holà ! c’est assez. Holà ! mon livre ! nous voici parvenus au bas de la page : déjà le lecteur s’impatiente et se lasse ; le copiste lui-même en dit autant. — Holà ! arrêtons-nous ! holà ! mon livre !