Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
de martial.


II

Avant de vous raconter cette partie de ma vie je sais que j’ai à me justifier de trois années d’une paresse opiniâtre, et d’autant plus que maintenant je n’ai même pas le droit d’accuser les bruits, les tumultes et les frivoles occupations de Rome. Comment donc me justifier d’avoir été ainsi oisif dans cette complète solitude de la province où l’étude est la seule ressource de mon esprit, la seule consolation de mon cœur ? Hélas ! dans cette heureuse retraite je cherche en vain les oreilles délicates que je trouvais à Rome : il me semble que je parle à des barbares. En effet, s’il y a dans mes livres quelque peu de cette délicatesse ingénieuse qui distingue les grands poëtes, je le dois à mes auditeurs. Ô Rome ! Rome ingrate, détestée, et que je regrette, où es-tu ? où est ton esprit si vif, ton