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étienne béquet.

en vain, tous les secours de l’amitié et de la science. C’en était fait hélas ! le secours arrivait trop tard. Peut-être quinze jours plus tôt, si Béquet eût proféré une plainte, aurait-on pu le sauver.

Il s’est éteint lentement en moins de trois mois, sans douleurs, sans regret, toujours le même homme si simple et si bon que nous avons tant aimé. Tout l’esprit qu’il avait en écrivant, maintenant qu’il n’écrivait plus s’était porté naturellement dans sa conversation de toutes les heures : c’était le plus fin, le plus habile, le plus ingénieux causeur qui se pût entendre. On eût dit d’un livre perdu de M. le duc de Saint-Simon, mais d’un livre de Saint-Simon sans aigreur et sans vanité. Où donc trouvait-il toutes ces anecdotes cachées ? comment se souvenait-il de tous ces noms propres ? par quelle habileté merveilleuse avait-il pénétré les secrets les plus intimes de ce grand monde dont il avait l’instinct ? Lui-même il n’aurait pas su vous le dire ; il cau-