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étienne béquet.

était encore facile de deviner tout l’esprit qui avait passé par là.

Et aujourd’hui dimanche, à quatre heures du matin, nous gravissions tristement les hauteurs de Montmartre : nous étions quatre qui allions rendre les derniers devoirs à ce pauvre Étienne, au nom de tous ses amis qui le pleurent. Il y avait à ce convoi si peu nombreux ses deux frères (son troisième frère est en Afrique), Antony Deschamps le poëte, et moi pour qui il a été un ami si bienveillant, un si facile censeur. Il nous attendait déjà dans sa bière attelée. Nous l’avons conduit ainsi loin de Paris, dans le fond de cette pittoresque vallée de Montmorency qu’il aimait. Triste voyage ! Qui nous eût dit, quand nous parcourions ces joyeux sentiers en si belle et joyeuse compagnie, qu’un jour nous y passerions avec un mort, et que ce mort serait un homme si jeune encore ? qui nous eût dit que les sillons de la calèche printanière aux écharpes brillantes serviraient à