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le livre

Ce soir-là en effet Mlle Taglioni, cette merveille de l’air, nous faisait ses adieux. Nous allions la perdre, sinon pour toujours, du moins pour bien longtemps, cette adorable créature, si légère que l’oiseau l’envie ; tout Paris s’était porté à l’Opéra pour revoir une dernière fois son idole bien-aimée. La salle était pleine jusqu’aux combles. J’étais de très-bonne heure à mon poste, dans une seconde loge à gauche, et je pensais à cette grande perte que nous allions faire quand soudain s’ouvrit brusquement la loge voisine de la mienne : deux femmes, l’une très-jeune, l’autre sur le retour, se placèrent sur le devant de la loge, pendant que trois cavaliers qui les accompagnaient s’arrangeaient, les deux plus âgés derrière les deux dames, le plus jeune sur la banquette de derrière. — Et, jugez de ma stupeur je reconnus les trois jeunes gens que j’avais vus chez Mme Prevost tout à l’heure : le grand homme bruyant et fier, le gros fin et silencieux, le petit qui se cachait dans son