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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/448

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rentes à laquelle la Caisse des dépôts pourrait être ultérieurement amenée, mettrait à sa charge un déficit énorme, car une baisse considérable s’ensuivrait. Or, cette éventualité se produira nécessairement.

Un pareil système suppose, en effet, que chaque année les dépôts aux caisses d’épargne dépasseront les retraits et que ces emplois en rentes sont absolument définitifs. C’est une supposition purement gratuite, et, lorsque le moindre détraquement se produira dans un système aussi artificiel, que les déposants aux caisses d’épargne demanderont leur remboursement la catastrophe sera en rapport avec l’amplitude insensée sur laquelle on a opéré.

Il importe de rappeler ces vérités, quand des projets sont mis en avant qui chargeraient le Trésor de capitaliser chaque année des sommes énormes destinées à constituer des retraites à tous les citoyens. L’élévation du taux de la rente résultant d’achats, qui, de ce chef, monteraient à 400 autres millions par an, rendrait impossible toute capitalisation et anéantirait les combinaisons mêmes sur lesquelles ces projets reposent.