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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/51

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âmes, puis de 73 p. 100 dans les villes au-dessous de 2.000 âmes et dans les communes rurales. Il y a des différences sensibles entre les provinces de la France sous ce rapport. Dans une région qui comprend la Normandie, la Bretagne, l’Ile-de-France. L’Orléanais, l’Anjou, le Poitou, la Champagne, ainsi que dans les Bouches-du-Rhône et les Landes, les maisons habitées par leurs propriétaires dans les communes rurales (au-dessous de 2.000 âmes) représentent à peu près le tiers du total des habitations, mais dans l’Est et dans presque tout le Midi elles en représentent du 80 au 90 p. 100. Dans 2.270 communes, on n’a pas pu découvrir une seule propriété imposable qui fût louée[1] !

En Belgique, la diffusion de la propriété foncière est encore plus grande. En 1864, sur 100 cotes foncières, 88 correspondaient à un revenu de 1 à 265 francs, 11 a un revenu de 265 à 2.640 fr., et une seulement à un revenu supérieur à 2.640 fr. Les revenus de la lre catégorie représentaient 29,66 p. 100 de l’ensemble des revenus fonciers, ceux de la 2e, 50,29 p. 100 et ceux de la troisième 20,05 p. 100. Quant au nombre absolu des propriétaires du sol et des maisons, il était, en 1848, de 758.512, d’après un relevé d’alors, le seul qui ait été fait. En admettant le même rapport qu’à cette époque entre le nombre des cotes foncières et celui des propriétaires (9/7), il y aurait eu 850.000 propriétaires en Belgique en 1864, et 908.000 en 1886. Leur nombre s’accroît de 4.000 en moyenne par an. Toutefois il y a eu un ralentissement depuis 1880, sous l’influence de la crise industrielle et agricole[2].

Quant à la propriété mobilière, elle échappe à toute espèce de statistique dans son ensemble : on peut seulement poser quelques points de repère.

En France, sur une population, classée par nature de condition sociale, de 36.970.681 âmes, en 1886, on a relevé 15.847.725 personnes exerçant une profession et faisant vivre

  1. De Foville, dans l’Economiste français du 17 janvier 1891.
  2. L’Impôt, par H. Denis, professeur à l’Université de Bruxelles (1889, Bruxelles), pp. 154-157.