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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/53

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faire à diverses époques sur les certificats nominatifs des titres des grandes compagnies prouvent que la moyenne des titres par certificat a toujours été en diminuant[1]. Au lieu d’une moyenne, le Crédit foncier publie la statistique échelonnée de la répartition de ses actions, et rien n’est plus significatif. En 1888, ses 341.000 actions se partageaient entre 22.249 titulaires, parmi lesquels 4.012 actionnaires possédaient une action, et 11.083 possédaient de 2 à 10 actions. Mais c’est surtout sous la forme de titres au porteur que les obligations des chemins de fer et du Crédit foncier sont cachées une à une dans les doubles fonds des armoires. Ce ne sont pas ces titres-là que l’on est exposé à trouver par gros paquets dans le portefeuille de quelque société de crédit (chap. x, § 9).

Si les obligations des grandes compagnies sont devenues le placement favori de la petite épargne, c’est en grande partie grâce à la vente à bureau ouvert que les compagnies ont inaugurée et qui, en supprimant les frais de publicité stériles, est en même temps la plus avantageuse pour elles. Elles placent ainsi en moyenne 1.500 obligations par jour. Dans la seule année 1890, les six grandes compagnies ont placé 463.484 obligations, qui leur ont produit 198 millions. Depuis les conventions de 1883, elles ont émis dans ces conditions près de 3.600.000 obligations, soit plus de 1.400 millions de francs[2].

Lorsqu’en janvier 1888 les titres au porteur des obligations de la Ville de Paris de 1871 ont été renouvelés, on s’est assuré que plus de la moitié des intéressés possédaient seulement soit une seule obligation entière, soit de 1 à 6 quarts d’obligation[3].

Enfin les livrets de caisses d’épargne sont actuellement au nombre de sept millions, nous l’avons vu (§ 7) et la moyenne de chacun dépasse 500 francs. [fin page32-33]

  1. L’Epargne française et les Compagnies de chemins de fer, par Alfred Neymarck. Paris, Guillaumin, 1890.
  2. L’Economiste français du 18 juillet 1891.
  3. L’Economiste français du 15 septembre 1888.