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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/591

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APPENDICE
LA QUESTION MONÉTAIRE EN 1892


  1. Les rapports sociaux et les perturbations monétaires.
  2. La dépréciation de l’argent et l’hypothèse d’un renchérissement de l’or.
  3. Causes diverses des variations des prix.
  4. La hausse des prix de 1847 à 1877.
  5. La baisse des prix de 1877 à 1887.
  6. La reprise partielle des prix depuis 1887.
  7. La production de l’or et de l’argent de 1850 à 1890.
  8. Comment la baisse des produits de l’agriculture et de l’industrie ne doit pas être attribuée à une raréfaction de la monnaie.
  9. Pourquoi les États-Unis proposent à l’Europe une union monétaire universelle basée sur le monnayage libre de l’argent.
  10. Raisons qui rendent cette union impossible.
  11. Perturbations sociales qui seraient la conséquence d’une reprise du monnayage de l’argent.
  12. Pourquoi l’argent est déchu de son rôle monétaire dans les pays civilisés.
  13. Les moyens pratiques d’utiliser le stock d’argent existant en Europe.
  14. Les chances d’avenir du métal blanc dans l’extrême Orient.
  15. Recherches scientifiques pour déterminer un étalon fixe de la valeur.
  16. Aperçu du système de M. Léon Walras pour régulariser les variations des prix provenant des fluctuations monétaires et des changements dans la richesse sociale.
  17. Conclusion : comme quoi les métaux précieux servent de lest à la société au milieu des vicissitudes économiques et des perturbations politiques.

I. — Nous avons indiqué sommairement au chapitre iii, § 10, de cet ouvrage l’influence d’un bon système monétaire au point de vue de la sûreté des affaires. Nous y revenons parce que les projets de révolution monétaire actuellement préconisés n’intéressent pas seulement le monde des affaires, comme on pourrait le croire à première vue. Ils touchent non moins aux intérêts du monde du travail et c’est plus spécialement sous ce point de vue que nous allons les examiner ici.

Propriétaires et cultivateurs, capitalistes, rentiers et gens voués aux professions libérales, chefs d’industrie et ouvriers se partagent dans des proportions variables le produit total des industries nationales, à la création duquel ils ont contribué directement ou indirectement. Cette répartition est le résultat d’une sorte de débat, la plupart du temps tacite, dans lequel les idées morales, les considérations d’équité, la force de la coutume viennent tempérer l’action des lois économiques. Mais du moment que propriétaires, capitalistes et ouvriers reçoivent en argent leur part dans le revenu social, tout ce qui modifie la puissance d’acquisition de l’argent produit des changements