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Page:Jarry - Albert Samain, 1907.djvu/32

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quée à même le velours de la tenture, dessin à ramages, noué à intervalles par des torsades de perles roses. Tapis à long poil argenté ; sur un côté de la muraille, divan de velours gris acier. Nul meuble…[1] »

À ceux pour qui la douleur est nuances, et le mouvement ondulation, la vie est le tremblement d’un cinématographe non point créé par les hommes et qui serait la palpitation de toutes choses, avec l’ardeur heureuse de l’air vibrant par les midis de canicule, et la mystérieuse lenteur des algues au fond des eaux. Les eaux mêmes leur sont toujours la buée dont à l’aurore elles font hommage au soleil, et le soleil pour eux ne marque point d’autre heure que celle, merveilleuse, de naître ou de s’éteindre :


Je veux cueillir, parmi les roseaux frémissants,
La grise fleur des crépuscules pâlissants.

Au Jardin de l’Infante, p. 26. (Pagination de la 1re édition, 1893).
  1. Léon Bocquet, Albert Samain, p. 59 (notes inédites.)