Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/101

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d’Université, il est certain qu’elles auront une large part d’autonomie : or, cette autonomie, c’est le pouvoir central qui la réclame pour elles. Le mouvement actuel a été préparé de longue main par les directeurs de l’enseignement supérieur, par M. Albert Dumont, par M. Liard. M. Liard recueille aujourd’hui, dans la popularité de l’idée d’Universités, la juste récompense de longs et patients efforts au service d’un haut idéal clairement conçu d’emblée. Je parle ainsi sans embarras, car c’est l’honneur du corps enseignant, de ses traditions libérales et fières, que nous puissions rendre à nos chefs l’hommage qu’ils méritent, sans que personne songe un instant à y soupçonner une flatterie. C’est par les Universités régionales que commence l’œuvre de décentralisation prudente qui doit ranimer la province ; et cela était naturel, car la science porte la liberté avec elle.

Et, d’autre part, dans tous nos grands centres, la démocratie s’intéresse à l’enseignement supérieur. À Lyon, les ouvriers de la Croix-Rousse voulaient imposer à leurs conseillers municipaux le mandat impératif de réclamer une Université lyonnaise. À Montpellier, le peuple a fêté de tout cœur la promesse d’une Université. À Toulouse, le conseil municipal, représentant naturel de la démocratie, vient d’émettre, à l’unanimité, un vœu pour la création d’une Université toulousaine. Il n’est rien de plus consolant que de voir la