Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/106

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un maximum à cette note, et ainsi dans le baccalauréat l’examen ne disparaissait pas dans le certificat d’études. Au contraire, avec la forme vague adoptée par le conseil supérieur, il est permis à un jury de tenir du livret scolaire un si grand compte qu’en fait l’examen proprement dit ne soit plus que l’accessoire ; voilà ce qu’on gagne à rester dans le vague et l’équivoque. Quoi qu’il en soit, on peut considérer, dès maintenant, le livret scolaire comme une institution existante.

Les journaux réactionnaires, surtout l’Autorité et le Soleil, mènent grand tapage là-dessus : ils prétendent que le livret scolaire est dirigé contre l’enseignement secondaire libre. Aujourd’hui, disent-ils, les examinateurs ne savent pas de quel établissement sortent les candidats et ils ont ainsi pour tous, d’où qu’ils viennent, d’un lycée de l’État, ou d’un petit séminaire ou d’une maison religieuse quelconque, une impartialité forcée ; avec le livret scolaire, chaque élève aura en quelque sorte son état civil et les candidats des établissements libres seront fauchés. — C’est pitié de lire de pareils raisonnements. Je suppose un instant que l’institution du livret scolaire soit excellente, indispensable, qu’elle ait pour effet certain de prévenir des accidents fâcheux, de donner aux élèves laborieux des garanties auxquelles ils ont droit ; faudrait-il donc leur refuser ces garanties sous prétexte que cela peut déplaire à quelques établissements libres ? Cela revient à dire que l’État n’est