Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/504

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un titre à la Bulgarie de réclamer un agrandissement territorial, et vous avez pu voir — c’est là la traduction même du sentiment national — que de Sofia les étudiants bulgares ont envoyé aux étudiants hellènes à Athènes une adresse fraternelle, associant dans une même espérance d’avenir la Bulgarie et la Grèce.

Par conséquent, de ce côté, il n’y avait et il n’y a aucun péril, et c’est vous qui avez à dessein exagéré et suscité dans les esprits ce péril de guerre pour faire accepter contre la Grèce des mesures de coercition et de répression que personne, jusque là. n’avait songé à exercer. (Applaudissements à l’extrême gauche.)

Non ! le péril pour la paix n’est pas là ! Il est précisément dans la politique que vous suivez. Et pourquoi ? Parce qu’elle va constituer, parce qu’elle constitue déjà pour le Sultan l’encouragement le plus dangereux à la fois pour l’humanité et pour la paix. Tout à l’heure, l’honorable M. Denys Cochin demandait à M. le ministre des Affaires étrangères de lier la question de la Turquie à celle de la Grèce et de menacer la Turquie si elle ne réalisait pas des réformes, comme il va menacer la Grèce si elle ne retire pas ses troupes. Et je m’étonnais de la confiance que paraît avoir encore l’honorable M. Denys Cochin dans l’espèce de coercition affectueuse à exercer sur le Sultan. (Nouveaux