Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/508

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Non ! ce n’est pas la peur de la guerre, et ce n’est pas le désir passionné de sauver la paix qui vous conduit à la politique turque que vous faites. Pour faire cette politique, vous avez deux raisons décisives et vraies, les raisons certaines qu’il faut étudier à cette tribune et qu’il faut dire au pays.

La première, M. Goblet y a fait allusion : C’est la puissance financière des porteurs de bons ottomans (Interruptions au centre. — Applaudissements à l’extrême gauche), des porteurs de valeurs ottomanes qui ont essayé de confondre la politique du pays avec leur propre intérêt et qui, soucieux avant tout de prolonger, même sans bornes, l’existence actuelle de l’empire ottoman, pour prolonger le service des coupons de la dette, ont imposé peu à peu à l’opinion publique, par les mille moyens dont ils disposent, précisément la politique aujourd’hui suivie. (Applaudissements à l’extrême gauche. — Interruptions au centre.) Si quelques rumeurs, éveillées par mes paroles, peuvent m’opposer un vague démenti, assurément M. le ministre des Affaires étrangères ne pourra pas contester la place très grande que les préoccupations et les intérêts de cet ordre ont tenue dans la conduite de notre politique, parce que c’est dans le Livre jaune même (Très bien ! Très bien ! à l’extrême gauche), c’est dans les documents