Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/556

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reurs de la guerre. Assurément, si une seule des grandes puissances voulait absolument la guerre, la classe ouvrière ne pourrait l’empêcher : elle est encore trop mal organisée ; ses liens internationaux sont trop faibles et les passions chauvines la dominent encore trop ; mais, à cette heure de redoutables risques de guerre, les plus belliqueux ont des raisons d’hésiter, et, dans cette incertitude, l’action du prolétariat européen, si confuse et débile qu’elle soit encore, peut être décisive. Il faut que, par un mouvement concerté, la classe ouvrière européenne signifie qu’elle veut la paix ; il faut que, dans des réunions internationales, organisées dans toutes les capitales de l’Europe, le prolétariat socialiste proteste contre la folie belliqueuse du Capitalisme. Nous touchons peut-être à une des crises les plus redoutables qu’ait traversées l’humanité ; le devoir de la classe ouvrière, si écrasée qu’elle soit encore par toutes les puissances de désordre et de haine, est de se redresser pour sauver la civilisation humaine.


« La Petite République » du jeudi 26 janvier 1899

La séance de lundi[1] a été bonne ; elle a permis à la Chambre d’affirmer son ferme vouloir de la paix, sans

  1. Séance de la Chambre des députés, du lundi 23 janvier 1899.