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HISTOIRE SOCIALISTE

d’une ferme telle qu’elle soit, à moins qu’elle ne fut au-dessous de l’exploitation de trois charrues ».

Un des cahiers les plus curieux est celui de la paroisse de Donnain, près de Valenciennes : car l’appel des paysans au pouvoir, à l’État, en vue d’une réglementation du régime de la terre, y est particulièrement précis : « On se plaint, dans les villages où il y a de grosses fermes, qu’il se trouve trop de monde pour les occuper : le député prouvera le contraire, d’autant mieux qu’en remettant toutes les fermes à raison de 150 mencaudées chacune, au lieu de 1.050 qu’elles occupent maintenant et, qu’étant divisées à sept particuliers, elles donneraient une double production de bestiaux, feraient vivre le double d’ouvriers et produiraient en même temps, en grains et denrées, un tiers de plus… Il se trouvera certainement des difficultés dans les paroisses sur ce qu’un particulier voudra avoir 10 mencaudées, tandis qu’il ne lui en sera dû que 5. L’autre petit fermier prétendra aussi être augmenté, et il est possible qu’il le soit : mais pour éviter toutes difficultés entre eux, il serait à propos d’avoir un inspecteur qui s’informerait de la paroisse et dirigerait les terres aux fermiers et particuliers ; au cas que les nouveaux fermiers manqueraient de maison, le propriétaire permettra qu’ils bâtissent sur les terres, et, dans le cas où le fermier quitterait la ferme, le propriétaire le dédommagerait à sa sortie, par estimation juridique. »

Malouet.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)
liv. 28. — histoire socialiste.
liv. 28.