elle libéra tous les domaines mis en vente. Les députés du clergé protestèrent : ils prétendirent que les créanciers du clergé ne s’étaient contentés de l’intérêt réduit de 4 1/2 pour cent que grâce à la sécurité particulière que leur donnait leur hypothèque spéciale sur les biens du clergé : et que les confondre dans la masse des créanciers de l’État c’était les dépouiller. L’Assemblée passe outre et elle assura ainsi la vente des biens d’Église.
L’opération ainsi réglée par la Constituante réussit : les assignats entrèrent dans la circulation, la vente des biens d’Église commença à s’animer. Mais qu’était cette opération de quatre cents millions à côté des besoins de la Révolution ?
En Août la dette exigible atteignait plus de dix-huit cents millions. Qu’était aussi cette émission de quatre cents millions d’assignats à côté des milliards de biens nationaux pour la vente desquels il fallait créer un instrument monétaire ? Aussi dès le mois d’Août, le débat s’ouvrit de nouveau, mais cette fois avec toute son ampleur.
Il ne s’agissait plus d’une opération limitée et timide. Il s’agissait de s’engager à fond dans le système et de créer assez d’assignats pour payer immédiatement toute la dette exigible, pour assurer la vente de tout le domaine ecclésiastique. Mais à cette minute décisive, l’immensité et l’irrévocabilité de l’acte à accomplir tenait les esprits en suspens. Mirabeau intervint et par un discours admirable, par une affirmation éloquente de foi révolutionnaire, il entraîna l’Assemblée et le pays.
Depuis la discussion d’octobre et de novembre 1789, depuis que l’Assemblée avait décidé en principe que les biens de l’Église seraient à la disposition