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Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/337

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Rapprochez-vous de lui, il entendra la raison. La Révolution ne peut marcher, ne peut être consolidée qu’avec le peuple. Ce peuple en est l’instrument, c’est à vous de vous en servir. En vain dites-vous que les sociétés populaires fourmillent de dénonciateurs absurdes, de dénonciateurs atroces. Eh bien ! que n’y allez-vous pour les rappeler de leur égarement ? Croyez-vous le faire en peignant un patriote exaspéré comme un fou ? Les révolutions animent toutes les passions. Une nation en révolution est comme l’airain qui bout et se régénère dans le creuset. La statue de la liberté n’est pas fondue. Le métal bouillonne ; si vous n’en surveillez la fournaise, vous en serez tous brûlés. »

Les Commissaires devenus otages.
Image contre-révolutionnaire.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)



Et il demande une pique pour chaque citoyen, un grand mouvement de forces contre les rebelles de l’Ouest, l’énergique fonctionnement du tribunal révolutionnaire : « Montrez-vous révolutionnaires ; montrez-vous peuple. » Et à la Gironde qui le guette, il montre au passage, par un trait, qu’il est armé pour se défendre.

« Je ne veux pas rappeler de fâcheux débats, je ne veux pas faire l’historique des persécutions qu’on a fait souffrir aux patriotes, car, s’il était dans mon caractère d’entrer dans les détails, je vous dirais, moi, qu’un général qu’on a tant loué a été ensuite entraîné vers sa ruine, et on lui a fait perdre sa popularité en l’excitant contre le peuple lui-même.