Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/556

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« Des membres proposent que le citoyen maire soit accompagné d’une garde imposante, prise dans la force armée des quarante-huit sections.

« Le maire observe que, satisfait de se trouver au milieu de ses collègues, il désire seulement qu’une députation du Conseil l’accompagne à la barre de la Convention nationale.

« D’après ces observations le Conseil nomme une députation pour l’accompagner.

« Sur le réquisitoire du substitut du procureur de la Commune, le Conseil déclare, au nom des quarante-huit sections, qu’il met sous sa sauvegarde le citoyen maire de Paris. »

Je ne crois pas que la question de savoir si le maire obéirait ait été posée.

De même, Michelet ne force-t-il point beaucoup les choses quand, à propos du canon d’alarme, il oppose catégoriquement la tactique de l’Évêché à celle de la Commune ?

« Le second (dissentiment) fut la question de savoir si l’on tirerait le canon d’alarme. Depuis les jours de septembre, ce canon était resté l’horreur de la population parisienne ; une panique terrible pouvait avoir lieu dans Paris, des scènes incalculables de peur et de peur furieuse. Il y avait peine de mort pour quiconque le tirerait. Les violents de l’Évêché, Henriot, en donnaient l’ordre. Ici encore, la Commune décida contre eux qu’on obéirait à la loi, et qu’il ne fût point tiré. Chaumette donna même l’ordre qu’on fît taire le beffroi de l’Hôtel de Ville que les autres s’étaient mis à sonner sans permission. »

Ce n’est point exactement cela que je vois dans les témoignages qui nous sont restés.

« Les citoyens chargés de faire tirer le canon d’alarme rendent compte de leur mission. Ils annoncent qu’on n’a pas voulu reconnaître l’ordre dont ils étaient porteurs, attendu que cet ordre n’était point revêtu des formalités requises ; qu’en vain ils ont représenté que, dans les moments de révolution, on ne s’attachait pas aux formes ordinaires ; qu’enfin l’ordre n’a pu être mis à exécution.

« Le Conseil charge de l’exécution de cet ordre le comité révolutionnaire séant à la Maison commune…

« Un membre du Comité révolutionnaire annonce qu’on va tirer le canon d’alarme. Le Conseil arrête qu’on sonnera sur-le-champ le tocsin de la Maison commune ; qu’il sera donné des ordres au commandant général pour préserver les établissements publics, les différentes caisses et dépôts, et mettre une garde nombreuse auprès des prisons, et notamment à l’Abbaye, où se trouvent des otages précieux que nos ennemis auraient grand intérêt de nous enlever. »

Enfin, assez tard, entre midi et une heure « on annonce que l’on n’a en-