ce mois se nomme Floréal ; le troisième, de la fécondité riante et de la récolte des prairies, de mai en juin, ce mois se nomme Prairial.
« Les trois mois de l’été prennent leur étymologie, le premier, de l’aspect des pays ondoyants et des moissons dorées qui couvrent les champs de juin en juillet, ce mois se nomme Messidor ; le second, de la chaleur tout à la fois solaire et terrestre qui embrase l’air de juillet en août, ce mois se nomme Thermidor (on avait songé un moment à le nommer Fervidor) ; le troisième, des fruits que le soleil dore et mûrit d’août en septembre, ce mois se nomme Fructidor. »
Ainsi donc les noms des mois sont :
Automne : Vendémiaire, Brumaire, Frimaire.
Hiver : Nivôse, Pluviôse, Ventôse.
Printemps : Germinal, Floréal, Prairial.
Été : Messidor, Thermidor, Fructidor.
La Révolution serait éternellement jeune comme la nature ; l’humanité délivrée des superstitions et de servitude, se retrempait à la source de vie, et selon le mot de Romme : « Le Temps ouvrait à l’histoire un livre nouveau. » La Convention, en inscrivant sur les premières pages de ce livre les victoires terribles et glorieuses de la liberté, semblait défier à jamais les rois de le déchirer et les prêtres de le noircir.
Mais à quoi était dû ce réveil de la nation ? À l’action énergique et concentrée du pouvoir révolutionnaire. Comment la victoire pourrait-elle se prolonger jusqu’à la libération complète ? Par l’union et l’action des forces révolutionnaires, organisées en gouvernement.
C’est ce que Robespierre a compris, c’est la pensée qu’il exprime dans une note où, entrant au Comité de Salut public, il avait tracé pour lui-même son plan d’action. Elle a été trouvée dans ses papiers ; elle date sans doute de septembre 1793 :
Quel est le but ? l’exécution de la Constitution en faveur du peuple.
« Quels seront nos ennemis ? Les hommes vicieux et les riches.
« Quels moyens emploieront-ils ? La calomnie et l’hypocrisie.
« Quelles causes peuvent favoriser l’emploi de ces moyens ? L’ignorance des sans-culottes.
« Il faut donc éclairer le peuple. Mais quels sont les obstacles à l’instruction du peuple ? Les écrivains mercenaires qui l’égarent par des impostures journalières et impudentes.
« Que conclure de là ?
« 1o Qu’il faut proscrire ces écrivains comme les plus dangereux ennemis de la patrie ;
« 2o Qu’il faut répandre de bons écrits avec profusion.
« Quels sont les obstacles à l’établissement de la liberté ? La guerre étrangère et la guerre civile.