Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/496

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çaient sur cinq colonnes : celle de droite par Ascoli, Fermo, Macerata, Foligno ; celle de gauche par Fondi, Terracina, Velletri, Albano ; à côté de celle-ci, la colonne principale allait vers Rome par Frosinone ; entre cette dernière colonne et la colonne de droite, deux autres colonnes marchaient, l’une dans la direction d’Otricoli, situé sur la rive gauche du Tibre, un peu au-dessous du confluent de ce fleuve et de la Nera, l’autre vers Rieti et Terni. Le général Lemoine battait cette colonne à Terni le 7 frimaire (27 novembre). Le 8 (28 novembre), la colonne de droite était battue par les troupes du général Casabianca non loin de Fermo. Le 11 (1er décembre), c’était le tour de la colonne du centre, qui avait pris la direction d’Otricoli, et d’une brigade de la colonne de droite : Macdonald les délogeait de Magliano, position au sud d’Otricoli. Enfin, le 14 (4 décembre), Kellermann, près de Civita Castellana, au sud-ouest de Magliano, infligeait une défaite à une partie de la colonne de gauche et, le 19 (9 décembre), la brigade de la colonne de droite, que Macdonald avait battue le 11 (1er décembre), était obligée de se rendre. Cet échec décida Mack, qui projetait une attaque contre Terni avec la colonne principale, à rétrograder. Il commençait, le 22 (12 décembre), son mouvement de retraite et, le lendemain matin, il était à Albano ; le roi avait déjà filé furtivement de Rome et, d’une seule traite, il avait gagné Naples. Un détachement d’arrière-garde n’ayant atteint Rome que dans la nuit du 24 (14 décembre), dut se retirer vers Orbetello où, le 29 (19 décembre), après l’avoir battu, Kellermann lui permit de s’embarquer pour Naples ; son chef était le comte Roger de Damas, émigré français dont le patriotisme et le nationalisme consistaient à commander le feu contre des troupes françaises au profit d’un monarque étranger. De retour dans sa capitale, ce roi invita ses sujets à se battre pour lui, fit emballer pour plus de 60 millions de numéraire et d’objets précieux, s’installa, le 22 décembre, avec ses colis et sa cour sur les navires de Nelson et débarqua, le 26, à Palerme, laissant au prince Pignatelli le soin de le représenter à Naples.

Le 24 frimaire (14 décembre), les Français étaient rentrés à Rome et, allant bientôt de l’avant, ils obtenaient, le 11 nivôse (31 décembre 1798), la soumission de Gaëte. Mack avait concentré ses troupes sous les murs de Capoue ; Macdonald tenta maladroitement d’enlever cette ville, le 14 nivôse (3 janvier 1799), et échoua au moment où l’armée se trouvait par derrière, du côté, notamment, de Fondi, Itri et Sessa, en butte aux attaques des habitants des campagnes qui avaient entrepris une guerre de partisans sous l’action du fanatisme religieux et aussi, il faut le reconnaître, du sentiment louable de défense du sol natal contre des envahisseurs. Le développement de l’insurrection paysanne et l’inconvénient de n’avoir pu opérer sa liaison avec les troupes qui manœuvraient à l’est, où Pescara avait été occupée par elles le 4 nivôse (24 décembre), déterminèrent Championnet à accepter la proposition d’un armistice formulée, le 21 (10 janvier), au nom de Pignatelli ;