— Mais vous avez eu le pouvoir de signer un armistice qui protège les troupes, qui leur ouvre la route paisible de la Touraine ; allez-vous partir et livrer la population à ce bombardement ? »
C’était là la logique. De plus, Marmont se trompait sur ses pouvoirs : il avait reçu de Joseph l’autorisation de capituler, et qu’était Joseph, sinon le représentant de l’empereur, dépositaire de ses ordres et de ses volontés ?
Et Joseph avait, par la fuite de Marie-Louise, par la sienne, attesté deux fois que le gouvernement trouvait la ville intenable. Pourquoi des milliers d’êtres auraient-ils péri quand ceux qui avaient tiré d’eux honneurs et pouvoir tournaient le dos au péril ? Tout se coalisait contre le duc de Raguse : il céda. Il choisit comme représentant dans les négociations le colonel Fabvier et la capitulation de Paris fut signée. Ainsi, par un destin singulier, c’était Marmont qui assistait à l’agonie sanglante de l’Empire : seize ans plus tard, toujours commandant en chef, il assistera à l’agonie