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HABITATION

Au contraire dans un jardin, même le plus connu, je me sens perdu. Passant quelque temps à la campagne, il m’est arrivé, d’après le conseil de mon ami le Dr Chibret, de faire tendre une ficelle pour suivre un itinéraire déterminé, et de circuler ainsi comme un tramway guidé par son trolley. S’il s’agissait d’un établissement définitif, je ferais poser une bande d’asphalte ou de béton dans l’axe d’une allée, pour former une piste où je pourrais me promener hardiment, tout en lisant quelque léger volume imprimé en points saillants.

Comme il m’arrive de me coucher longtemps après les autres habitants de la maison, j’ai fait placer dans mon lit une boule électrique, qui me permet, au moyen d’un commutateur, de me chauffer les pieds sans déranger personne.

Pour pouvoir, en cas de nécessité, appeler à l’aide, en quelque endroit que je me trouve, de la maison ou du jardin, je fais usage d’un sifflet que j’ai toujours en poche (le mien est une sirène anglaise dont le son est caractéristique).

Un moyen d’appel que M. Kenneth Scott me signale comme utilisé par les Orientaux et qui est assez sonore, consiste à frapper avec trois doigts de la main droite dans la paume, légèrement creusée, de la main gauche.